Le jeu de rôle papier

Pour ce premier article du Carnet, j’ai pensé bon de commencer avec les origines de Dungeon Skippers, la base de la base t’as vu. La plupart d’entre vous n’est pas sans savoir que la série s’inspire de parties de jeu de rôle papier, mais ce concept peut paraître abstrait voire ringard pour certains de nos jours, particulièrement les plus jeunes. Je vais donc quand même expliquer en quoi ça consiste, histoire de larguer personne.

Le jeu de rôle papier c’est simple : tu prends une table, des crayons, des dés, 4 ou 5 potes, des bières, et c’est parti. Pas besoin de PC ou de console à 500 boules, juste un bouquin de règles (différent selon le jeu) et un peu d’imagination bordel de merde. Au départ chacun crée son personnage, et lui donne vie grâce a une feuille de perso, sur laquelle sont inscrits ses informations personnelles, caractéristiques, équipement, etc. A partir de là un des joueurs prend la place du Maître de Jeu, chargé de faire suivre aux autres un scénario qu’il aura préparé (plus ou moins minutieusement), et de faire vivre l’univers. En gros c’est à lui de raconter l’histoire, de donner vie aux monstres et aux personnages non-joueurs (appelés PNJ), et d’orchestrer la partie. Les autres sont alors embarqués dans l’histoire, et racontent comment leur personnage réagit a chaque situation, ce qu’ils veulent faire, où ils vont, etc.

La différence avec le jeu vidéo est donc qu’on est libre de faire quasiment ce qu’on veut, pour peu que le Maître de Jeu l’accepte : remplir de poison un cheval mort qui servira de nourriture a un dragon, fabriquer une capote avec un boyau de chat, ou même torturer un homme en lui arrachant les tétons avec un cadenas rouillé. Bref, que du bonheur. Les actions sont quant à elles simulées par des lancers de dés de 4 à 20 faces, qui constituent le principal moteur du jeu.

J’ai donc commencé le jeu de rôle papier avec mes potes il y a une quatorzaine d’années, avec Rêve de Dragon, créé par Denis Gerfaud. Un jeu vraiment excellent, poétique, mais peut-être pas idéal pour débuter, car assez complexe (les combats sont souvent longs et laborieux) et très axé sur le roleplay. Pour info, le roleplay c’est le fait de “jouer” son personnage et de le faire vivre selon sa personnalité, plutôt que de le voir uniquement comme un avatar avec des caractéristiques. On est donc restés quelques années sur ce jeu, passant nos samedi de 14h à 3h du matin a jouer, avec du coca, des cookies et des Tucs, puis on a eu envie de tester autre chose. Notre choix s’est alors tourné vers un jeu plus simple, plus appréhendable, et surtout plus bourrin : le seul, l’unique, l’originel…Donjons & Dragons.

Donjons & Dragons c’est la base. C’est au jeu de rôle ce qu’est Star Wars à la SF, Mario au jeu vidéo, les Beatles à la musique. Bref, le jambon-beurre du JDR papier. Il a été créé dans les années 70 par Gary Gygax et Dave Arneson (tous deux décédés il y a quelques années, big up a eux), deux gros geeks qui ont ni plus ni moins défini les bases du jeu de rôle tel qu’on le connaît. Et je ne parle pas que de jeu de rôle papier, car à vrai dire un nombre incroyable de jeux vidéos se basent sur l’univers ou les règles qu’ils ont mit en place. Voilà pour le cours d’histoire, après vous êtes grands, vous savez aller sur Wikipedia.

Nous voilà donc partis sur ce nouveau jeu, avec la même bande de potes, désormais en âge de remplacer le coca par la bière, et les Tucs par des Délichocs (au chocolat noir, pour les hommes). Kyrus, Taj’Naar, Wulfgar et Pikwik naissent enfin, suivis de peu par Thémis, et s’enchaînent alors plusieurs années a jouer avec les mêmes persos, jusqu’à aujourd’hui. Mais si on a pu se fendre la gueule dessus pendant si longtemps, je pense que c’est avant tout grâce à notre manière de jouer, pas toujours orthodoxe. Alors évidemment on joue principalement selon les règles, on est pas des bêtes hein. Mais bon les règles, on aime pas trop trop ça en fait. Du coup on fait de la merde, on invente des trucs, on fait des anachronismes, on réécrit le scénario, et on triche de temps en temps, parce que merde quoi c’est plus fun comme ça. Et forcément, à force d’enchaîner les conneries et de créer des anecdotes au fil des années, ben ça donne assez de contenu pour alimenter un webcomic comme Dungeon Skippers !

Voilà, vous savez donc en gros comment la série est née ! Mais il reste encore plein de trucs à dire, et je vous donne donc rendez-vous dans un prochain article qui vous présentera les personnages originaux de l’équipe, avant qu’ils soient dungeonskipperisés.

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